Pour celles et ceux qui passent autant de temps en immersion dans la musique, à la fois sur le plan professionnel et personnel, l’excellence du son est la clé absolue de l’expérience. « Pour moi, la qualité du son fait tout », dit-elle, faisant la remarque qu’elle avait été sensibilisée sur ce point dès son plus jeune âge. « Un de mes grands frères avait économisé pour s’offrir une chaîne et un ampli Marantz. Adolescents, nous passions tout notre temps à écouter de la musique sur les enceintes dans sa chambre. Cela a été très formateur pour moi. »
Présentatrice très estimée, Clemency est étroitement associée à la musique classique, mais n’écoute pas uniquement ce style. « Je dis souvent que j’aime toutes les musiques. C’est une phrase bateau qui n’est pas tout à fait vraie », admet-elle en riant, « mais il y a vraiment très peu de genres que je n’apprécie pas. » Bien qu’elle ait commencé le violon très jeune, elle a également exercé ses talents de DJ lors de soirées Underground Garage à Londres et partagé l’amour des personnes de sa génération pour la Britpop, le hip-hop, l’indie pop et la musique rave.
Cette passion englobante permet à Burton-Hill de faire des comparaisons éclairantes entre la musique classique et d’autres styles. « Par exemple, le hip-hop et le baroque ont beaucoup plus en commun qu’on le pense. En décomposant ces styles jusqu’au rythme, à la mélodie et à l’ornementation, par exemple avec du rap ou des chanteurs de l’époque baroque improvisant sur un beat, on retrouve des similitudes », explique-t-elle. « D’ailleurs, de nombreux DJ du hip-hop ont également joué sur des samples de musique classique. Les DJ du hip-hop peuvent tout faire ! Et j’adore cette surprise auditive. »
Bien que la musique ait été au cœur de la vie de Burton-Hill depuis sa plus tendre enfance, sa relation avec cet art a été récemment mise à l’épreuve et s’est transformée. En 2020, suite à une hémorragie cérébrale effroyable, elle est restée inconsciente pendant 17 jours. Sa famille s’est alors tournée vers la musique pour tenter de recréer un contact avec elle. « Lorsque j’étais dans le coma, aux soins intensifs, mon mari et mes amis ont placé une enceinte près de moi et ont diffusé de la musique en permanence. »