Même sa vie de tous les jours est transcendée par cet amour du son. « Je n'écoute jamais de la musique avec des écouteurs », confie Justin, préférant la profondeur d'écoute réminiscente du Paradise Garage. « C'est absolument indescriptible, il faut l'entendre et le sentir. Toute cette génération qui grandit au son d’écouteurs, alors que leur vie aurait changé s'ils avaient été au Paradise Garage. »
La pandémie a bien sûr mis un terme provisoire à ses activités de DJ, mais Strauss a consacré son temps à deux projets de production plus propices aux restrictions dues au confinement : Each Other, avec son ami de longue date Max Pask, et Extra Credit, avec Joe Goddard (de Hot Chip) et Marcus Marr. Strauss a repris le micro sur ces deux projets, chose qu'« [il n'avait] plus faite depuis Milk 'N' Cookies ».
Depuis le déconfinement, son « carnet de bal » est plus rempli que jamais, puisqu'il revient tout juste d'une mini-tournée en Europe, qui l'a mené à Zurich, Munich et Copenhague. S'il a largement embrassé la transition du vinyle au numérique, le procédé ne change pas, selon Justin. « J'adore les CDJ et je pense qu'ils ont vraiment apporté quelque chose de plus au monde du DJing », explique-t-il. « Mais aussi banal que cela puisse paraître, il s'agit toujours, à la base, de musique et de comment bien enchaîner des 45 tours. Un peu comme si on racontait une histoire. Aujourd'hui, tout le monde peut s'improviser DJ, mais l'important est d'avoir de la suite dans ses idées. »
Malgré ses nombreuses années de galère, Strauss a conservé tout l'enthousiasme de quelqu'un qui vient juste de débarquer. « Franchement, je suis toujours aussi passionné que la première fois que la musique m'a touché », déclare-t-il. « J'adore entendre de la nouvelle musique et je suis toujours aussi enthousiaste quand j'entends un bon album que je suis impatient de jouer dans un club. Encore aujourd'hui, j'ai le trac avant chaque programmation. Je ressens toujours cette sorte d'excitation qui continue de me surprendre à chaque fois. »