Pourtant, avec le Model 9, l'apparence n'était pas la seule chose à compter. C'était l'un des premiers amplificateurs à utiliser un afficheur et un bouton pour effectuer les différentes fonctions de test (à gain zéro). Il était équipé de trimmers pour régler la polarisation de chaque tube de sortie, mais également pour régler la balance AC et DC, une fonctionnalité extrêmement pratique pour l'utilisateur de l'époque, qui pouvait dorénavant se passer d'un oscilloscope ou d’autres équipements de test. La douceur des commandes et la stabilité de la puissance de l'amplificateur étaient telles que la NASA adopta le Model 9 pour l'utiliser dans son programme spatial Apollo.
Parallèlement, le wattmètre à « hublot » – en plus de permettre aux utilisateurs de compenser facilement les différentes caractéristiques des tubes – prolongeait la tradition Marantz de symbiose entre forme et fonctionnalité, synonyme d'une marque de fabrique encore fièrement arborée aujourd'hui par Marantz. Là encore, le concept du hublot a résisté à l'épreuve du temps, tout simplement parce que Saul était réellement en prise directe avec le design du milieu du siècle dernier. Une véritable icône, encore aujourd'hui, soixante ans plus tard.
Comme de nombreux produits de l'époque, les équipements Marantz devaient être montés par le client, en partie pour réduire le prix. Chaque appareil était accompagné d'un manuel, d'une carte de test et d'un schéma de principe, ainsi que d'un kit d'accessoires contenant un assortiment de vis et une clé Allen. Le manuel d'instructions poursuit : « Le Model 9 ne présente aucune tendance à la surchauffe en fonctionnement normal ». Et d’aussitôt mettre en garde que tout amplificateur devient chaud si la chaleur ne peut pas se dissiper librement...
Il n'empêche, le Model 9 est remarquablement « cool ».